les chefs d'entreprise de Loire-Atlantique préparent l'avenir
Suite à la décision du gouvernement d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes 75 dirigeants élus de la CCI se sont réunis le 19 janvier à Nantes.
Les idées jaillissent sur les post-it. Durant une heure, 75 chefs d’entreprise (commerçants, industriels, gérants de sociétés de services...) ont réfléchi au devenir de Nantes-Atlantique et de l’ex-zone dévolue à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Car, deux jours après l'annonce de l'abandon du projet, l’heure est déjà au « rebond », selon Yann Trichard, le président de la CCI Nantes St-Nazaire.
Renforcer les mobilités
Au cours de cette matinée du 19 janvier dernier, organisée au Campus de l’Apprentissage à Nantes, cinq groupes de travail ont ainsi planché sur des propositions « concrètes » afin de mettre en place « des mesures de compensation ». Fruits de ces échanges, cinq thématiques ont émergé sur les infrastructures nécessaires pour une meilleure accessibilité de l’aéroport actuel et, plus généralement, pour le désenclavement de l’Ouest. La principale priorité : la modernisation de Nantes-Atlantique. Un nouveau franchissement de la Loire, « à proximité immédiate du Pont de Cheviré », pour y accéder, et l’optimisation du périphérique nantais aujourd’hui congestionné sont les deux propositions, ayant reçu la plus grande adhésion. Alors, qu’au chapitre routier, les chefs d’entreprise sont en attente d’une mise à 2x3 voies de la RN 165 entre Nantes et Savenay. Les 75 dirigeants demandent également à ce que le réseau de transports en commun soit renforcé entre la gare et l’aéroport nantais.
Deuxième sujet majeur : les mobilités. Il s’agit de favoriser les interconnexions Sud TGV grâce à des liaisons rapides vers Paris afin de placer la cité nantaise à moins de deux heures de la capitale. Yann Trichard évoque également le projet d’une liaison rapide Nantes-Rennes pour dynamiser l’activité entre ces deux métropoles.
Le devenir de la ZAD
Autre sujet à l’ordre du jour : le secteur maritime. Nicolas Derouault, directeur général délégué du groupe IDEA, rappelle en conférence de presse que des alternatives ont été initiées avec les autoroutes de la mer, faisant allusion à Airbus qui a mis en place une logistique maritime. L’enjeu est ici de les renforcer. Les chefs d’entreprise attendent donc de l’État des « signaux forts » en direction du Grand Port Maritime de Nantes St-Nazaire.
Une réflexion est également engagée pour permettre le déploiement des activités aéronautiques et « pousser » la recherche technologique autour de l’IRT Jules Verne afin d’en faire « un centre de recherche international ».
Enfin, la CCI Nantes St-Nazaire va faire des propositions sur le devenir de l’ex-zone dévolue au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, rebaptisée lors de cette matinée de travail « zone d’activité durable ». L’idée est d’en faire « un lieu d’expérimentation et d’avenir » afin de tester de « nouvelles méthodes agricoles, des projets de méthanisation, éoliens... », explique Carine Chesneau, dirigeante de l’entreprise Lambert Manufil et présidente du CJD Pays de la Loire. Autant de propositions qui, le lendemain, ont alimenté la rencontre impulsée par la maire de Nantes, Johanna Rolland, avec les acteurs économiques, de l’enseignement supérieur de l’innovation et de la recherche, afin d’adapter la stratégie de la métropole nantaise.
Par Florence FALVY
Intervention de Yann Trichard - France 3 - Le 20/01/2018