Après la résilience, reprise attendue
La crise sanitaire que nous traversons a impacté l'économie régionale. A l'occasion de la Matinale de l'Eco qui s'est tenue le 10 février, la Banque de France des Pays de la Loire et la CCI Nantes St-Nazaire, ont dressé un bilan de l'activité économique 2020 au niveau régional et départemental et dresser des perspectives pour l'année 2021.
A cette occasion, le Préfet de Région Didier Martin a rappelé l'ensemble des dispositifs de soutien à disposition des entreprises pour leur permettre de traverser la crise et ceux mis en place dans la cadre du Plan de Relance.
Pour les participants à cette Matinale de l'Eco, Olivier Garnier, Chef économiste et Directeur général des Statistiques, des Etudes et de l'International à la Banque de France, est venu donner des indicateurs macroéconomiques nationaux et internationaux pour leur permettre de mieux cerner l'environnement économique avec lequel ils doivent composer depuis près d'un an, soulignant notamment que "la France est le pays où l'Etat a mis en place le plan de soutien le plus important en pourcentage de son PIB, permettant une baisse de l'emploi moins importante que le niveau de baisse de l'activité économique".
Après le repli, le rebond attendu en 2021
L'enquête régionale menée par la Banque de France des Pays de la Loire pointe une baisse d'activité de 8,8% en 2020 pour le secteur de l'industrie mais un rebond envisagé dès cette année avec une hausse de 4,8% de CA pour les entreprises industrielles. Pour les services marchands, hors CHR, les entreprises régionales ont enregistré en 2020 une baisse de CA de 5,9% mais anticipent pour 2020 une hausse de 7,4%, ainsi qu'une amélioration de leur rentabilité et une légère hausse de leurs effectifs.
Selon cette étude de la Banque de France des Pays de la Loire, le secteur de la construction est celui qui devrait enregistré la plus forte hausse d'activité en 2021, ses entreprises tablant sur une hausse de CA de 10,9% en 2021, après un recul de 7,9% l'année dernière.
Dans la région, les acteurs du tourisme ont été parmi les plus impactés par les conséquences de la crise sanitaire, le secteur de l'hébergement accusant une baisse de CA de 22% en 2020, alors que l'activité des agences de voyage a plongé de 73%, celle des entreprises du spectacle dévissant de 37%. Malgré l'incertitude autour de l'évolution des protocoles sanitaires, ces trois filières anticipent un rebond d'activité dès cette année.
ENQUÊTE CCI
Parallèlement à cette étude de la Banque de France, la CCI Nantes St-Nazaire a mené une enquête de conjoncture au niveau départemental à laquelle ont répondu 2322 entreprises représentatives du tissu économique de Loire-Atlantique entre le 14 et le 28 janvier.
Après plusieurs années de croissance, la crise sanitaire est venue stopper la dynamique territoriale, 58% des entreprises locales accusant un chiffre d’affaires 2020 en baisse par rapport à 2019, avec toutefois de fortes disparités selon les secteurs d’activité. L’essentiel du tissu économique de Loire-Atlantique affiche cependant une certaine résilience, en témoigne un indice de confiance en l’avenir de leur entreprise en légère hausse de la part des dirigeants locaux par rapport au mois de septembre.
EVOLUTION DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN 2020
La crise sanitaire est venue impacter la machine économique de Loire-Atlantique. L’enquête de conjoncture réalisée par la CCI Nantes St-Nazaire met en avant que 58% des entreprises du département accusent une baisse de chiffre d’affaires en 2020 par rapport à 2019, alors que 22% enregistrent une hausse et 20% une stabilité.
Cette moyenne annuelle est fortement impactée par la période du premier confinement, le dernier trimestre 2020 étant sensiblement plus favorable (en particulier pour les secteurs de l’industrie et du BTP).
Cette enquête de conjoncture fait cependant apparaître des situations très disparates selon les secteurs d’activités.
Sans surprise, ce sont les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie-restauration, du spectacle et du sport qui sont particulièrement touchés par la baisse d’activité. A contrario, le commerce de détail, l’informatique et les industries alimentaires sont les secteurs qui enregistrent le plus de hausses.
Pour le commerce de détail, on semble par exemple assister à un phénomène de vase communicants ; ce qui ne peut pas être dépensé par les consommateurs dans les restaurants l’étant, pour partie, dans les commerces alimentaires.
EVOLUTION DE L’EMPLOI
Dans ce contexte, la baisse des effectifs salariés reste cependant contenue dans un nombre limité d’entreprises puisque 73% d’entre-elles indiquent une stabilité de leurs effectifs en 2020 par rapport à la fin 2019, 15% ayant vu leurs effectifs diminuer et 12% augmenter.
La situation pré-crise du dernier trimestre 2019 faisait apparaître une situation assez proche avec 69% des entreprises qui faisaient état d’effectifs stables, 14% en baisse et 17% en hausse
En termes d’emplois, ce sont les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire et les périodes de confinement ou de couvre-feu qui enregistrent la plus forte baisse des effectifs, 45% des CHR ayant ainsi connu une baisse des effectifs en CDI, CDD et intérim.
QUELLES PERSPECTIVES ?
Pour les trois prochains mois, la moitié des entreprises interrogées anticipent une stabilité ou une hausse de leur chiffre d’affaires.
A noter que les perspectives au 1er trimestre sont plus encourageantes dans le BTP (73% des entreprises envisagent une stabilité ou une hausse de leur CA) et dans l’industrie (64%), deux secteurs qui constituent des moteurs pour l’économie locale.
Face à la crise sanitaire et à ses conséquences, on retombe ici sur une situation similaire à celle observée au début des années 2010.
La période actuelle constitue donc une cassure par rapport aux dix dernières années, période durant laquelle la principale préoccupation des entrepreneurs du département portait sur les difficultés de recrutement qu’ils pouvaient rencontrer.
CONFIANCE EN HAUSSE
L’enquête réalisée révèle chez les dirigeants de Loire-Atlantique un niveau de confiance en l’avenir de l’entreprise en hausse par rapport à septembre dernier pour l’ensemble des secteurs d’activité, mais toujours avec de réelles disparités.
Cet indice moyen de confiance passe ainsi de 5,8 à 6,2 (échelle de 1 à 10).