LE TÉLÉTRAVAIL : UNE PRATIQUE APPELÉE À SE DÉVELOPPER AU SEIN DES ENTREPRISES
UNE PART MINORITAIRE D’ENTREPRISES CONCERNÉES
La question du télétravail ne se pose que dans une minorité des entreprises du département : à des échelles plus ou moins importantes, elle ne concerne en effet que moins de la moitié d’entre elles (44 % des établissements comptant au moins un salarié). Dans le commerce de détail, le BTP et les CHR (Cafés Hôtels Restaurants), les entreprises où le télétravail est possible sont en effet très minoritaires, et ne concerne que celles au-delà d’une certaine taille, dès lors qu’elles commencent à disposer de services administratifs (souvent uniquement à partir d’une dizaine de salariés dans le BTP et le commerce). La part des entreprises où le télétravail est envisageable pour au moins un salarié ne dépasse les deux tiers que dans les services aux entreprises et le commerce de gros.
UN CINQUIÈME DES EMPLOIS DE LOIRE-ATLANTIQUE SONT TÉLÉTRAVAILLABLES
Même dans les entreprises où le télétravail est possible, tous les emplois ne sont pas concernés : la majeure partie des emplois salariés du secteur privé de Loire-Atlantique ne sont pas télétravaillables. On peut estimer aujourd’hui que c’est le cas de seulement 21 % des emplois du secteur privé, soit environ 81.000 salariés concernés sur les 383.000 que compte le département (hors fonction publique).
LE TÉLÉTRAVAIL : UNE PRATIQUE APPELÉE À SE DÉVELOPPER AU SEIN DES ENTREPRISES
Dans les entreprises où le télétravail est au moins partiellement possible, presque la moitié (47 %) envisage d’en étendre la pratique par rapport à la situation précédant la crise sanitaire : le télétravail mis en place pendant la crise sanitaire est appelé à perdurer pour partie à moyen terme, particulièrement pour les services aux entreprises, qui est à la fois le secteur le plus concerné et le plus enclin à le développer à moyen terme (57 % des entreprises du secteur).
UNE PERCEPTION POSITIVE DES SALARIÉS QUI REJAILLIT SUR LA PRATIQUE DES ENTREPRISES
L’expérimentation massive lors de la crise sanitaire a permis aux salariés qui le pouvaient d’expérimenter le télétravail. Aujourd’hui, les enquêtes menées auprès des salariés indiquent de façon consistante que ce mode de travail est très largement plébiscité (entre 8 et 9 salariés sur 10 souhaitent pouvoir continuer à le pratiquer).
DES INQUIÉTUDES SUR LA COHÉSION ET LE COLLECTIF
Les inquiétudes sur les effets du télétravail sur le collectif apparaissent dans ce cadre particulièrement marqués dans l’industrie, et, plus généralement, dans les activités où seule une partie des effectifs est en mesure de télétravailler (crainte sur la cohésion sociale entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas télétravailler). Dans le même ordre d’idées, c’est aussi la question de l’intégration des nouvelles recrues et particulièrement, des entrants sur le marché du travail, qui se posent avec acuité, de même que les problématiques d’évolution du management que la pratique sous-tend.
LES CONSÉQUENCES DU DÉVELOPPEMENT DU TÉLÉTRAVAIL POUR LES TERRITOIRES
Le très faible accroissement à anticiper du nombre d’entreprises s’orientant vers le télétravail intégral (qui passerait de 2,4 % du tissu d’entreprises à 3,3 %, représentant 2,2 % des salariés) signale que les entreprises de Loire-Atlantique sont amenées à rester à moyen terme fortement ancrées dans leur territoire. Les effets du développement de la pratique sur l’organisation spatiale et le fonctionnement territorial de la Loire-Atlantique ne seront pourtant pas neutres, avec, notamment, des effets à attendre sur les mobilités du quotidien, sur les besoins immobiliers, et sur la vie des centres-villes et centres-bourgs.
VERS UNE RÉDUCTION SIGNIFICATIVE DES MOBILITÉS DOMICILE-TRAVAIL ?
Un déplacement domicile-travail d’un actif occupé de Loire-Atlantique dure en moyenne 22,5 minutes. La réduction de ce temps souvent perçu comme contraint constitue une motivation première des salariés en attente de télétravail.
UN EFFET LIMITÉ SUR LES BESOINS IMMOBILIERS
La réduction des charges immobilières ne constitue que modestement une motivation des entreprises parmi celles qui visent à accroître le télétravail au sein de leur organisation (moins de 14 % d’entre elles, cf. supra I./3, avec peu de différences selon les territoires).
LE COWORKING : VERS UN DÉVELOPPEMENT POUR LES SALARIÉS ?
En parallèle, une part significative d’entreprises, presque le quart (23 %), se disent prêtes à promouvoir le télétravail en dehors du domicile du salarié. De nouveau, cette appétence concerne surtout les petites structures (37 % des 1-3 salariés). Elles y voient l’opportunité d’accéder à des outils (imprimante, salle de réunion…) qui pallient l’absence de bureaux permanents.
L’EFFET SUR LES COMMERCES ET LES RESTAURANTS : UNE OPPORTUNITÉ POUR CERTAINS TERRITOIRES, UN RISQUE POUR D’AUTRES ?
Le chiffre d’affaires de nombreux restaurateurs et de certains commerçants repose néanmoins significativement sur la pause méridienne : pour 81 % des restaurateurs
et 11% des commerçants, la période entre midi et 14h en semaine représentait avant crise plus de 25 % de leur chiffre d’affaires. Pour 60 % des restaurateurs, cette tranche horaire du lundi au vendredi représente même plus de 50 % de leur chiffre d’affaires total.
Les restaurateurs ont dans ce contexte été particulièrement touchés par les conséquences de la crise sanitaire en général et le développement du télétravail en particulier : ils sont, hors période de fermeture administrative, 6 sur 10 à dire connaître une baisse de leur chiffre d’affaires du midi par rapport à la situation pré-pandémique (¼ des commerçants).
Retrouvez l'intégralité de la publication en téléchargement ici. Bonne lecture !