Une filière émergente, porteuse de 3500 emplois
En mai, toute une semaine a été consacrée à Nantes aux énergies marines renouvelables (EMR) dont le développement suscite beaucoup d’attentes. Les professionnels du monde entier ont ainsi pu se retrouver autour de plusieurs événements, des Assises nationales des énergies renouvelables (SER) du 19 mai, jusqu’à la Convention internationale Thetis EMR, les 20 et 21 mai, en passant par la conférence « Invest’In » et la visite d’une dizaine de sites industriels ligériens. ![]() Mais qu’en est-il du poids réel des EMR ? Principal moteur de ces énergies, en matière de puissance et de maturité, les éoliennes offshore drainent aujourd’hui la majorité de l’activité en émergence en France, de la fabrication à la pose en mer. Car c’est bien une nouvelle filière qui voit des groupes comme EDF, Alstom, STX, Rollix ou encore DCNS, investir conjointement des dizaines de millions d’euros pour ériger sur nos côtes ces « géants des mers ». A terme, près de 3 500 emplois sont attendus grâce aux appels d’offre lancés par l’Etat. Ceux-ci prévoient la mise en service à l’horizon 2020 de 3000 MW, puis 6000 MW, de capacités sur le littoral français et grâce aux marchés à l’international (Royaume-Uni, Etats-Unis, Allemagne…). En Loire-Atlantique, c’est le consortium conduit par EDF-Alstom-WPD qui a remporté le marché de pose de 80 éoliennes (480MW au total) prévu en 2020 au large de Saint-Nazaire. Pour la Vendée, c’est Engie (ex GDF-SUEZ), aux côtés d’Areva, qui se chargera de la mise en service d’un parc de près de 500 MW entre l’Ile d’Yeu et Noirmoutier en 2021, dont le hub logistique pourrait être mutualisé avec celui prévu sur le Grand Port Maritime (GPM) Nantes-Saint Nazaire. S’ajoute également le site d’expérimentation SEM-REV (houlomoteur…) au Croizic par l’Ecole centrale de Nantes (ECN), récemment labellisé « Institut pour la Transition Energétique » par l’Agence nationale de la recherche. Avec la R&D (IRT, EMC2, ECN…), la sous-traitance se structure progressivement grâce aux structures d’accompagnement (Agence régionale, Neopolia EMR…) qui cherchent à maximiser les retombées locales de grands investissements en région. Symbole fort : l’ouverture d’une nouvelle usine d’assemblage d’éoliennes offshore par Alstom du type Haliade 150 d’ailleurs testée dans la zone du Carnet qui est appelée à devenir sur un site du Grand Port Maritime une zone d’activité éco-industrielle pour les EMR. La Troisième Révolution Industrielle et Agricole est bien en marche ! DES STARTUP AUX GRANDS COMPTES
Preuve de l’engouement pour cette nouvelle filière qui devrait trouver son régime de croisière dès 2017 après les premières séries, le salon Thetis a réuni plus de 3 500 visiteurs et 300 exposants dont 50 des Pays de la Loire. Parmi les entreprises présentes, des start-ups spécialisées comme Hydrocéan, créée en 2007 dans l’incubateur de l’ECN compte déjà 30 salariés, dont 25 ingénieurs. Elle développe toute une offre « de simulation numérique pour calculer l’ancrage ou les efforts subis par les machines en mer » tel un véritable bassin d’essai virtuel. Des clients comme Alstom (activité hydrolienne, dont le siège est à Nantes), STX ou Sabella bénéficient déjà de leur savoir-faire. Ou encore, des entreprises en quête de diversification comme Europe Technologies (330 personnes) qui propose une assistance ou de la sous-traitance pour la fabrication de pièces composites de grande dimension grâce à son expérience acquise dans l’aéronautique ou la robotique (rachat de l’entreprise spécialisée Gébé2). Lors de ce salon, près de 1000 rendez-vous B to B (dont 1/3 internationaux) ont été organisés avec succès par la CCI Pays de la Loire, profitant à 300 entreprises. Celles-cisont invitées à se rendre visibles des donneurs d’ordre en s’inscrivant sur le site CCI Business (diffusion des appels d’offre, actualités,…). De leur côté, les élus, parmi lesquels Christophe Clergeau, 1er vice-président de la Région, Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole et David Samzun, Président de la Carene, ont rappelé leur attachement à voir notre territoire « accueillir toute la chaîne de valeurs liées aux EMR ». |