Jeunes & entreprises : une étude pour favoriser leur rencontre autour de l’emploi

Ressources Humaines
15.02.2024
Découvrez les résultats de l'étude "ce que veulent les jeunes, ce que pensent les entreprises" !
Jeunes et entreprises, la rencontre (im)possible : résultats de l'étude

Jenes & Entreprises : la rencontre (im)possible !

Depuis plusieurs années, les entreprises de Loire-Atlantique expriment de façon récurrente leurs difficultés de recrutement, tant pour attirer de nouvelles compétences que pour les fidéliser.

Sur un territoire où le marché du travail tend vers le quasi plein emploi, les dirigeants d’entreprises se disent confrontés à des attitudes de la jeune génération qu’ils semblent comprendre de moins en moins et qui génère des représentations souvent péjoratives à l’égard de cette jeunesse.

Afin d’objectiver ce sujet majeur de la perception du monde du travail par les jeunes, la CCI Nantes St-Nazaire, en partenariat avec le Laboratoire de Psychologie des Pays de la Loire de Nantes Université, a mené une étude visant à favoriser la mise en adéquation des besoins en main d’œuvre des entreprises avec les attentes des jeunes.

Cette étude croise les regards des chefs d’entreprises et de jeunes sur la question du travail et de l’insertion professionnelle afin de mieux comprendre le rapport au travail et les attentes des jeunes. 

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Les 4 grandes thématiques de l'étude

1/ Une représentation du travail discordante 
La vision des jeunes interrogés sur le travail combine les notions d’épanouissement et de passion, tout en y associant des considérations nettement plus pragmatiques au premier rang desquelles le sujet de la rémunération, ainsi que les notions d’effort et de contraintes.

La vision des dirigeants d’entreprise est, elle, plus axée sur le travail comme facteur d’épanouissement et d’engagement.

Premier préjugé battu en brèche par cette étude : « Les jeunes ne savent pas ce qu’ils veulent faire comme métier ».

Dans le corpus employeur, 91% des dirigeants pensent que l’indécision est une caractéristique de la jeunesse alors que 54% des jeunes interrogés indiquent savoir précisément le métier qu’ils souhaitent exercer.

Ce résultat contredit les « croyances » des employeurs, les jeunes faisant preuve de clairvoyance sur leurs perspectives professionnelles.

A noter que les premiers contacts avec le monde professionnel (stages, emploi saisonnier …), qu’ils soient positifs ou négatifs, s’avèrent souvent décisifs dans l’orientation des jeunes et dans leur perception du monde du travail. Les employeurs ont donc une responsabilité dans les choix professionnels des jeunes.

2/ Une vision idéalisée de l’entreprise
Selon cette étude, le choix des jeunes se porterait sur une entreprise qui garantit une bonne ambiance au sein de l’équipe, le bien-être des collaborateurs, des conditions salariales favorables et un management permettant de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Sur cette thématique de « l’entreprise idéale », on note de véritables points de convergence avec les employeurs. Ainsi, les dirigeants d’entreprises estiment que pour les jeunes l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle est au cœur des attentes, et ce devant l’ambiance et les conditions salariales.

Avec ces attentes exprimées par les jeunes, les entreprises ont ici de véritables leviers à actionner pour devenir plus attractive.

Les jeunes expriment par ailleurs attendre des engagements sociétaux forts de la part des entreprises, au premier rang desquels l’égalité hommes/femmes.

3/ Pour que la rencontre entre jeunes et entreprises s’opère 
Dans un contexte de tension sur le marché de l’emploi, le process de recrutement des entreprises est largement interrogé, voire remis en cause.

Pour les jeunes, la lettre de motivation constitue par exemple une démarche « fausse » et « insincère » à l’heure où ChatGPT peut en produire une en quelques secondes.

Même si la culture du diplôme reste encore solidement ancrée, les entreprises indiquent que la personnalité et le savoir-être du candidat deviennent prioritaires. Ce résultat est à relier au contexte de tension sur le marché de l’emploi qui conduit les employeurs à assouplir leurs exigences.

A noter enfin un véritable malentendu entre jeunes et entreprises autour de la question du CDI. Les jeunes considèrent le CDI comme « enfermant », alors que les employeurs disent, à juste titre, que le CDD est plus compliqué à rompre qu’un CDI, et ne comprennent pas ce manque d’attrait du CDI.

4/ Pour une collaboration durable 
Contrairement à certaines croyances côté employeurs, la semaine de 4 jours ne semble pas constituer une forte attente chez les jeunes. Pour ces derniers, la semaine de 35 heures semble leur convenir.

Les jeunes expriment à contrario des attentes fortes et convergentes sur la capacité à créer les conditions d’une relation de confiance de part des managers. 

Quand l’implication signifie bien faire son travail pour les jeunes, les employeurs, eux, les attendent sur de l’’engagement.

A retenir

Cette étude reste cohérente avec la littérature scientifique et permet de mieux cerner les enjeux autour de l’insertion professionnelle des jeunes. Mais elle montre une réalité plus nuancée que ce que laissent apparaitre des discours trop souvent convenus.

Oui la rencontre est heureusement possible, mais difficile car pleine de préjugés. Dans les faits et objectivement, on peut se réjouir de facteurs positifs :

  • Les jeunes ont une attente forte vis-à vis de l’entreprise. Ainsi, les entreprises à mission sont certainement les mieux positionnées pour y répondre avec un avantage concurrentiel indéniable.
  • Les jeunes n’ont pas d’idées préconçues sur leurs carrières. Les entreprises ont un intérêt à leur donner envie de les rejoindre et surtout de rester. En ce sens, la politique de fidélisation des collaborateurs doit être pleinement investie.

Enfin et surtout, nous mesurons le véritable enjeu sur la rencontre :

  • Dès l’orientation : les entreprises ont un pouvoir d’influence sur la représentation des métiers. Si elles investissent les premiers contacts, les préjugés des jeunes sur le travail peuvent changer. 
  • Lors d’un process de recrutement : de la formalisation d’une offre d’emploi en passant par les outils de présélection, ou encore l’implication des collaborateurs dans le processus, tout doit être pensé pour que la rencontre s’opère sur une base d’échange sincère.
  • Dans les premiers jours et mois en entreprise : l’enjeu est de transformer l’essai par une période d’intégration qui doit être conforme au discours et démonter la réalité d’un contenu de poste conforme à ce qui a été annoncé. 
    Une meilleure connaissance des représentations de chaque population peut faciliter l’identification et la mise en œuvre de stratégies plus adaptées pour mieux se comprendre, se rapprocher et s'adapter.

Cette étude ne fait que renforcer le choix de la CCI Nantes St-Nazaire d’accompagner les chefs d’entreprise dans leur démarche de recrutement, et plus largement les nourrir et les guider vers une transition managériale et sociétale plus en phase avec les attentes de leurs actuels et futurs collaborateurs.

Méthodologie de l'étude

Un questionnaire en ligne a été diffusé du 1e mars au 10 mai 2023 auprès des jeunes de 15/30 ans (via Université, écoles, lycées, Mission locale…) et des chefs d’entreprises de Loire-Atlantique.

Il s’agissait d’un questionnaire « miroir » pour très grande partie afin de recueillir d’une part la perception des jeunes vis-à-vis du monde du travail, et d’autre part ce que les employeurs croient ou imaginent des attentes des jeunes. 1665 jeunes et 341 entreprises ont répondu à ce questionnaire.

Suite à ce questionnaire, des groupes de discussion (4 groupes de 22 jeunes et 3 groupes de 17 chefs d’entreprises) ont été réalisés afin de recueillir des discours et verbatims sur les différentes thématiques de cette étude. 

Pour plus d'information, contactez Véronique Quéré au 02.40.44.6000